Samir Chakri, interview de www.motionstreettv.com
Motion Street TV a pour vocation entre autre d’interviewer des personnalités qui excellent dans un domaine artistique, sportif, culturel…Pour cette nouvelle interview, rencontre avec Samir Chakri, percussionniste réputé né à Casabanca, spécialisé dans la Batucada, un style musical né à Rio de Janeiro, joué avec des percussions traditionnelles du Brésil. La Batucada se joue principalement en groupe de musiciens.
Samir Chakri a fait dès son plus jeune âge, son apprentissage de percussionniste dans les rues de la ville blanche, très certainement influencé par le rythme fou de la capitale économique du Maroc, mais aussi par la diversité rythmiques musicales des différentes régions marocaines.
En 2003, il s’installe en France, et découvre la Batucada. Samir Chakri est depuis reconnu grâce à son talent exceptionnel de pouvoir adapter la rythmique des ‘batuqueiros’ aux styles musicaux très variés de la ‘World Music’, un style dont nous sommes à Motion Street TV complément fans! Samir dirige aujourd’hui de grosses formations de musiciens.
‘En dessous de l’interview de Samir, vous pouvez regarder ses vidéos’
Samir, ta carrière est une réussite en France, penses-tu que c’était réalisable de faire la même chose si tu étais resté à Casablanca?
Alors cette question est assez délicate dans le sens ou il faut remettre les choses dans leur contexte. Dans un pays comme le notre à une époque ou internet et les réseaux sociaux n’étaient pas accessibles comme aujourd’hui, une télévision de propagande et un programme d’éducation nationale loin de favoriser la classe populaire, il était difficile de pouvoir s’informer, apprendre, nourrir sa curiosité artistique et culturelle. Il me semble donc assez difficile de pouvoir y arriver dans ces conditions. Du moins il aurait fallu beaucoup plus de temps parce que d’un autre côté j’étais si passionné et si curieux…
Là, je me suis rendu compte que peut être au Maroc un Directeur d’école départementale de musique n’accepterait jamais d’être dirigé par un gars comme moi n’ayant jamais étudié la musique, ne savant pas lire les partitions. Je pense qu’un changement de mentalités ferait énormément avancer les choses surtout que le Maroc est une terre fertile de jeunes talents…
Quels conseils pourrais tu donner aux artistes marocains, musiciens ou autres, pour vivre pleinement leur passion?
Chaque parcours est particulier et chaque histoire est unique. Je ne prétends pas détenir une formule secrète qui puisse me permettre de prodiguer des conseils à quiconque, mais je m’exprimerais selon ma petite expérience et mon vécu. Ce qui a marché pour moi peut tout à fait faire un grand flop pour quelqu’un d’autre…
Si j’ai un conseil à donner, surtout faire ce que l’on aime, écouter son instinct et ne jamais renoncer, car rien n’est impossible.
Ton papa est un célèbre dessinateur, est ce que le talent artistique se transmet de génération en génération?
J’ai eu la chance d’avoir un papa très passionné par la Bande dessinée.
Quels sont tes projets pour 2017?
Nous préparons déjà la 6ème édition de « 48deCoeur« , un concert caritatif dont les bénéfices sont versés aux restaurants du cœur du département de Lozère et au quel je participe chaque année depuis 6 ans. Le concept est super cool : on organise un concert avec environ 120 artistes bénévoles avec des reprises de chansons connues et le théâtre de Mende (1000 places) à toujours affiché complet le jour des représentations. Cette année, nous sommes passés à trois représentations le même weekend et devinez quoi ! Trois mille billets se sont vendus en deux jours! Mon rôle dans cette aventure est l’arrangement musical , la direction d’orchestre et artistique. je m’éclate grave! L’édition 2017 aura lieu le 11 et 12 février.
Quelle est ta vision pour le Maroc au niveau artistique?
Question talent il n’y a pas de soucis à se faire, la majorité des marocains ont la musique et surtout le rythme dans la peau. J’ai récemment assisté à la rencontre de Batucadas marocaines et il y a eu un débat sur la situation des bandes de percussions au Maroc.
J’ai constaté que c’était un immense effet de mode, plein de groupes sont nés et dans tous les quartiers… La majorité des représentant de troupes parlaient du manque de soutient de l’état alors qu’ils n’ont même pas de statut associatif.